MESSAGE DES EVEQUES DU TCHAD
Sur la reprise des activités pastorales
En ce temps de la covid-19.
« Dieu est l’Adorable dans son temple saint, c’est lui, le Dieu d’Israël,
qui donne au peuple force et puissance. Béni soit Dieu » (Ps 67, 36).
Chers frères et sœurs en Christ,
Réunis à Moundou, du 29 juin au 4 juillet 2020 en session restreinte de la Conférence Episcopale, nous, évêques du Tchad, voulons nous adresser encore à vous, fidèles de l’Eglise catholique, pendant ce temps marqué par la pandémie de la Covid-19. Comme pasteurs, nous avons pris le temps de prier, réfléchir et relire la vie de notre Eglise Famille de Dieu durant cette période de crise sanitaire. Et nous nous réjouissons d’observer que dans toutes nos Eglises, de nombreuses initiatives heureuses ont été prises pour maintenir allumée la flamme de la foi, entretenir l’espérance et raviver la charité.
La crise sanitaire que nous vivons est une épreuve pour tout le monde. Comme pasteurs, il nous revient de féliciter et d’encourager tous ceux qui se sont engagés au prix de leur vie pour faire face à la pandémie et ainsi minimiser ses conséquences. Nous pensons à tous, en particulier aux agents pastoraux, au gouvernement tchadien, au personnel de la santé et à toutes les organisations engagées dans cette lutte. Nous continuons à prier pour que les efforts de chacun soient toujours récompensés.
La pandémie de la Covid-19 a été pour tout le monde une expérience inédite. Elle a bouleversé nos habitudes et parfois nos certitudes. En cela, elle nous oblige à nous interroger sur nos pratiques sociales et religieuses et à en inventer de nouvelles. Comme nous l’avons dit au début de la pandémie, nous avons redécouvert l’importance de la famille comme Eglise domestique où l’on écoute la Parole de Dieu, où l’on prie et où l’on vit le dialogue et la charité. En ce temps de la pandémie nous avons aussi redécouvert l’importance de la communion spirituelle ou communion de désir. Sur le plan social, nombreux sont ceux qui ont pris conscience de l’hygiène comme élément essentiel de la santé du corps.
Il existe bien d’autres initiatives que nous ne pouvons pas citer. Qu’il nous soit tout de même permis d’en relever une quand bien même elle est encore à un stade embryonnaire. Nous voulons parler des cours en ligne ou par les ondes de la radio. Ces initiatives doivent être encouragées et développées pour les rendre accessibles à tous les filles et fils du Tchad.
En dépit de ces initiatives louables, il demeure des efforts à faire et des défis à relever. Une grande leçon à tirer de la crise de la Coronavirus, c’est l’importance de la prudence et du sens des responsabilités, qui exigent un effort de créativité et doivent guider nos comportements et nos actions. Dans ce message, nous voulons indiquer les lieux principaux où la prudence, le sens des responsabilités et l’effort de créativité doivent être vécus au quotidien.
I. Créativité, prudence et sens des responsabilités
Comme cela arrive lorsqu’on est dans les grands tournants de l’histoire, la pandémie à Covid-19 nous invite tous, clercs et laïcs à faire preuve de créativité pastorale, de prudence et de responsabilité dans nos manières de penser, d’agir et de nous comporter. Pour ce faire, nous devons garder l’esprit ouvert pour apporter du nouveau dans notre pastorale de l’annonce de Jésus Christ, des sacrements et du service de la charité. Il nous faut désormais faire de nos rencontres pastorales, des lieux où l’on suscite une nouvelle vision l’Eglise.
Dans notre pratique pastorale, nous devons comme pasteurs, privilégier la pastorale d’une « Eglise en sortie » comme dit le Pape François (Cf. EG, N°20). Les pasteurs sont appelés à aller vers les fidèles. Il nous faut aussi redécouvrir la richesse de la tradition chrétienne qui ne prive aucun baptisé de la grâce de l’Eucharistie. Quand les circonstances ne le permettent pas, l’Eglise nous offre la possibilité de la communion spirituelle. Dès lors, nous sommes tous appelés, de par notre baptême, au changement de comportement tant au niveau individuel que communautaire en privilégiant l’esprit d’initiative dans toutes nos activités pastorales.
II. Mesures et moyens de protection
La protection contre la Covid-19 de nous-mêmes, de nos proches et des fidèles exige que chacun prenne au sérieux les mesures et les moyens efficaces mis à sa disposition. Malgré la levée partielle de la fermeture des lieux de culte, nous tous fidèles du Christ, clercs et laïcs, sommes invités à observer strictement les règles d’hygiène.
Dans les lieux de culte :
- Mettre de la propreté dans et autour de nos églises paroissiales, dans les chapelles et dans les aires sacrées ;
- Equiper nos paroisses des moyens de protection (pulvérisateurs, solution à eau de javel, gel hydro-alcoolique, masques, etc) ;
- Désinfecter les églises, chapelles et les aires sacrées avant et après les célébrations.
- Se laver régulièrement les mains au savon, avec de la solution à l’eau de javel ou au gel hydro-alcoolique ;
- Porter le masque, etc .
Dans les familles, il faut continuer d’observer les mesures d’hygiène pratiquées pendant la crise sanitaire en les renforçant avec d’autres telles que :
- Construire, entretenir des latrines dans chaque concession et les utiliser ;
- Lutter contre les défécations à l’air libre tant au village qu’en ville.
- Observer le lavage des mains avec du savon, avec de la solution à l’eau de javel, utiliser le gel hydro alcoolique et porter le masque, etc.
III. Equipes d’hygiène et de sécurité sanitaire
Pour faire face efficacement aux défis créés par la pandémie de la Covid-19, la participation et l’implication de tous sont requises. Il est nécessaire de créer des équipes d’hygiène et de sécurité sanitaire composées de professionnels de la santé, d’hygiène et d’assainissement, des agents de sécurité, des jeunes des mouvements. Cette équipe aura pour rôle de:
- Faire respecter la discipline ;
- Faire observer les mesures-barrières : lavage des mains, distanciation physique, port de masque ;
- Encourager les familles à rester ensemble pendant les célébrations.
Cette équipe agira avec discrétion et fermeté pour faire respecter les mesures-barrières.
IV. Célébrations publiques
Bientôt, nous reprendrons les célébrations dans les églises et les aires sacrées. Pour éviter de faire de nos lieux de culte des lieux de contamination, nous vous appelons à toujours respecter les mesures suivantes ;
- Eviter les grands rassemblements ;
- Multiplier les messes tout en maintenant la mesure de distanciation sociale. Les prêtres sont encouragés à aller célébrer dans d’autres lieux de culte et ainsi éviter autant qu’il est possible la concélébration.
- Respecter les mesures de sécurité dans les églises et les aires sacrées ;
- Eviter de se donner la main au moment du baiser de paix ;
- Eviter de communier sur la langue ;
- Limiter le nombre des servants de messe et des catéchistes autour de l’autel ;
- Pour la chorale, limiter le nombre des personnes et suspendre les répétitions de chants ;
- Limiter le nombre et la longueur les chants et privilégier les chants connus de tous ;
- Pour la quête, mettre des dispositifs qui favorisent la circulation dans un sens unique tout en respectant la distanciation physique ;
- Pour la communion, observer les mêmes dispositions que pour les quêtes ;
- Eviter les danses dans les allées et dans le choeur ;
- Pour la bénédiction des objets de piété, la bénédiction finale à la messe suffit ;
- Pour chaque célébration eucharistique avoir un seul sacristain ou une seule sacristaine qui doit être soumis(e) strictement aux conditions d’hygiène avant de toucher les vases et les linges sacrés.
- Pour les communautés des villages, nous invitons les fidèles à faire la célébration de la Parole de Dieu en respectant les mesures barrières.
V. Catéchèse et célébrations des sacrements
On reprendra la catéchèse avec l’année pastorale prochaine en respectant les mesures et moyens de protection.
En ce qui concerne les dates des baptêmes et des confirmations, chaque Evêque décidera librement en fonction du niveau d’avancement de l’enseignement de la catéchèse et de la préparation des candidats. Toutefois, pour les baptêmes, on privilégiera leur célébration durant le temps pascal.
Pour tous les sacrements, prendre le temps de bien les préparer en respectant les dispositions de l’Eglise et donc ne pas céder à la pression des fidèles. Lors de leur célébration, s’assurer que les mesures et les moyens de protection sont respectés.
VI. Rencontres pastorales et spirituelles
Pour les rencontres pastorales et spirituelles : assemblées diocésaines et paroissiales, retraites, assemblées générales, rencontres des commissions, mouvements et CEB, il faut s’en tenir au nombré limité à 50 personnes maximum en respectant les mesures-barrières.
VII. Funérailles
Pour les enterrements, s’en tenir aux normes fixées et observées jusqu’à maintenant, c’est-à-dire faire seulement l’absoute.
Pour les messes de requiem, qu’elles soient célébrées seulement à l’église paroissiale ou dans une chapelle en présence d’un nombre limité à moins de 50 personnes. On évitera les rassemblements dans les familles.
VIII. Ouverture de nos lieux de culte
Tenant compte de toutes nos réflexions, et en comptant sur la sagesse et l’engagement de nos collaborateurs et de tous les fidèles, nous pensons que les célébrations publiques peuvent raisonnablement reprendre à partir du 12 juillet 2020.
La Covid-19 nous a éprouvés, elle a bouleversé nos habitudes. Pour l’éradiquer, notre responsabilité doit être engagée de manière permanente. C’est pourquoi, nous invitons chacun à accueillir les orientations que nous donnons dans ce message et à les intérioriser. Mais la vraie bataille contre le coronavirus ne se gagnera pas sans l’aide de Dieu. C’est dire que la prière restera l’une des armes en notre possession pour lutter contre cette pandémie. Restons donc éveillés et faisons monter vers Dieu Notre Père, nos louanges, nos actions de grâces et nos supplications « pour tous les hommes, les chefs d’Etat et tous ceux qui exercent l’autorité, afin que nous puissions mener notre vie dans la tranquillité et le calme en toute piété et dignité. »
Que Dieu bénisse notre pays et qu’il le garde.
Les Evêque du Tchad.
Quel sens donner au jeûne et à la pénitence ?
Au-delà du poids des mots, Benoît souligne, dans les Cahiers Libres, le risque de manquer le sens que le jeûne et la pénitence portent en eux-mêmes.
Les choses parlent – Res et signa
Le sens des choses n’est jamais réductible au sens que nous leur donnons ; il est, pour ainsi dire, le fruit d’un échange entre notre faculté de donner de la signification et le sens brut des nos expériences. Ainsi, le symbolisme chrétien ne consiste pas à choisir arbitrairement des réalités matérielles pour plaquer sur elles des significations – par exemple, donner aux cendres une signification pénitentielle ou au pain et au vin un sens sacrificiel et communautaire n’a rien d’arbitraire – mais à chercher et à reconnaître le sens qui se dégage du réel créé par Dieu. Il s’agit de percevoir le jaillissement de sens qui émane de toute la création divine. Les choses nous parlent !
Saint Bonaventure, en pur disciple de saint François d’Assise, enseignait que les choses sont non pas seulement des res (en latin : chose), mais aussi des signa (en latin : signe) : « Ouvre les yeux, prête l’oreille de ton âme, délie tes lèvres, applique ton cœur : toutes les créatures te feront voir, entendre, louer, aimer, servir, glorifier et adorer ton Dieu. Sans quoi prends garde que l’univers ne se dresse contre toi » (saint Bonaventure, Itinerarium, I, 15).
La bonne manière de se rapporter au réel consiste donc à se mettre à son écoute, à découvrir ce que signifient les réalités. Regardant l’eau, François est ému : elle dit l’humilité et la chasteté – « Loué sois-tu, mon Seigneur, avec soeur eau qui est utile et humble, précieuse et chaste ». Contemplant le feu, François est saisi : il dit la robustesse et la force – « Loué sois-tu, mon Seigneur, avec frère feu, il est beau et joyeux, robuste et fort ».
Au début du XXe siècle, E. Husserl a comme renouvelé l’intuition bonaventurienne en réengageant la philosophie dans la voie d’une écoute des phénomènes : « C’est l’expérience (…) muette encore qu’il s’agit d’amener à l’expression pure de son propre sens ». Fondant ainsi la phénoménologie, Husserl a engagé une foule de philosophes (dont Karol Wojtyla) dans l’écoute attentive de l’expérience corporelle.
L’expérience du jeûne et de la pénitence
Pour les expériences corporelles du jeûne et de la pénitence, qui sont au cœur de notre carême, peut-être faudrait-il donc aussi esquisser une phénoménologie. Plutôt que de se contenter d’un « ce qui compte c’est le sens qu’on y met », peut-être est-il venu, le moment de se demander : Qu’il y a-t-il de si spécifique dans le jeûne et la pénitence pour que toutes les traditions religieuses y invitent ? Qu’est-ce qui se donne dans le jeûne et la pénitence pour que tous les saints s’y soient adonnés ? Quel sens, brut et comme encore muet, se donne dans ces expériences pour que nous nous en fassions ses interprètes et ses phénoménologues ?
Année de la vie consacrée
Du 30 novembre 2014 au 2 février 2016.
« L’Année de la Vie Consacrée ne concerne pas seulement les personnes consacrées, mais l’Église entière. Je m’adresse ainsi à tout le peuple chrétien pour qu’il prenne toujours davantage conscience du don qu’est la présence de tant de consacrées et de consacrés, héritiers de grands saints qui ont fait l’histoire du christianisme. Que serait l’Église sans saint Benoît et saint Basile, sans saint Augustin et saint Bernard, sans saint François et saint Dominique, sans saint Ignace de Loyola et sainte Thérèse d’Avila, sans sainte Angèle Merici et saint Vincent de Paul ? La liste serait presque infinie, jusqu’à saint Jean Bosco et à la bienheureuse Teresa de Calcutta. Le bienheureux Paul VI affirmait : “Sans ce signe concret, la charité de l’ensemble de l’Église risquerait de se refroidir, le paradoxe salvifique de l’Évangile de s’émousser, le ‘‘sel’’ de la foi de se diluer dans un monde en voie de sécularisation” (Evangelica testificatio, n. 3).J’invite donc toutes les communautés chrétiennes à vivre cette Année avant tout pour remercier le Seigneur et faire mémoire reconnaissante des dons reçus, et que nous recevons encore à travers la sainteté des Fondateurs et des Fondatrices et de la fidélité de tant de consacrés à leur propre charisme. Je vous invite tous à vous retrouver autour des personnes consacrées, à vous réjouir avec elles, à partager leurs difficultés, à collaborer avec elles, dans la mesure du possible, pour la poursuite de leur ministère et de leur œuvre, qui sont aussi ceux de l’Église tout entière. Faites-leur sentir l’affection et la chaleur de tout le peuple chrétien. »Pape François, Lettre Apostolique à tous les consacrés, 21 novembre 2014
Octobre,mois du rosaire !
Le rosaire est le nom d’une prière composée de quatre chapelets d’oraisons. Consacré à Marie, mère de Jésus de Nazareth, il tire son nom du latin ecclésiastique rosarium qui désigne la guirlande de roses dont les représentations de la Vierge sont couronnées.
Dans la tradition de l’Eglise, le mois d’octobre est plus particulièrement
consacré au Rosaire, c’est-à-dire à la prière par Marie.
Pourquoi un "mois du Rosaire" ?
En effet, il y a déjà un mois consacré à Notre-Dame, le mois de mai, pendant lequel nous lui exprimons tous les sentiments de notre filiale affection, notre confiance et notre plus profond respect.
Mais en ce mois d’octobre, l’Eglise honore plus particulièrement Marie comme celle qui nous obtient les victoires dans les situations les plus difficiles.
C’est encore la prière du Rosaire que la Vierge de Fatima, en 1917, a demandée avec instance pour sauver les âmes de l’enfer.
Nous voici invités en ce mois d’octobre à prier Marie : à prier avec elle et à lui demander de prier pour nous ; tout simplement ! En égrenant les « Je vous salue Marie » avec les grains de notre chapelet … Oui, tout simplement, pour nous retrouver dans la profondeur de notre vie avec Dieu.
Discours aux évêques de la Conférence épiscopale du Tchad en visite ad limina Apostolorum (2 octobre 2014)
Chers Frères Évêques
C’est une grande joie de vous accueillir au Vatican à l’occasion de votre visite ad limina. Je remercie bien cordialement Monseigneur Jean Claude Bouchard, président de votre Conférence épiscopale, pour les paroles qu’il m’a adressées. Ce pèlerinage régulier des Évêques du monde entier sur les tombeaux des Apôtres Pierre et Paul est une occasion particulièrement significative de vivre la collégialité. Non seulement il manifeste et resserre les liens de communion avec le successeur de Pierre, mais il rappelle aussi la sollicitude fraternelle que chaque Évêque doit avoir pour les autres Églises particulières, notamment celles qui se trouvent dans un même pays. Je forme le vœu que vous retourniez dans vos diocèses renforcés dans cette conviction que vous n’êtes pas seuls dans votre difficile et exigeante mission, mais que vous avez, à vos côtés, des frères qui partagent le même souci d’annoncer l’Évangile et de servir l’Église au Tchad, et aussi la certitude que le Pape, avec toute l’Église universelle, vous porte dans sa prière et vous encourage dans votre ministère.
Et je tiens avant tout à vous remercier pour l’œuvre d’évangélisation que vous accomplissez. Vos communautés sont en croissance, non seulement au plan numérique, mais aussi par la qualité et la vigueur de leur engagement. Je me réjouis, en effet, du travail réalisé dans les domaines de l’éducation, de la santé et du développement. D’ailleurs, les autorités civiles sont très reconnaissantes à l’Église Catholique pour ce qu’elle apporte à l’ensemble de la société tchadienne. Je vous encourage à persévérer dans cette voie car il y a un lien intime entre évangélisation et promotion humaine, lien qui doit s’exprimer et se développer dans toute l’action évangélisatrice (cf. Evangelii gaudium, n. 178). Le service des pauvres et des plus faibles est un véritable témoignage rendu au Christ qui s’est fait pauvre pour s’approcher de nous et nous sauver. Les Congrégations religieuses, ainsi que les laïcs qui travaillent avec elles, ont un rôle considérable dans ce domaine, qu’elles en soient vivement remerciées.
Cependant, il est certain que cet engagement dans les œuvres sociales ne saurait à lui seul épuiser toute l’action évangélisatrice ; un approfondissement et un enracinement de la foi dans le cœur des fidèles – se traduisant par une authentique vie spirituelle et sacramentelle – sont indispensables pour qu’elle soit en mesure de résister aux épreuves, nombreuses aujourd’hui, et pour que les comportements des fidèles s’accordent davantage avec les exigences de l’Évangile, les faisant progresser vers une véritable sainteté. Cela est particulièrement vrai dans un pays où le poids de certaines traditions culturelles est très fort, où les propositions religieuses plus faciles au plan moral apparaissent de toutes parts, et où la sécularisation commence à se faire sentir.
Il convient donc que les fidèles soient solidement formés doctrinalement et spirituellement. Et le premier lieu de cette formation est certainement la catéchèse. Je vous invite, dans un esprit missionnaire renouvelé, à mettre à jour les méthodes catéchétiques utilisées dans vos diocèses. D’une part, ce qui est bon dans vos traditions culturelles doit y être pris en compte et valorisé – car le Christ n’est pas venu détruire les cultures mais les porter à leur accomplissement (cf. Audience générale du 20 août 2014) – alors que ce qui n’est pas chrétien doit être le plus clairement dénoncé. En même temps, il est indispensable de veiller à l’exactitude et à l’exhaustivité du contenu doctrinal de ces parcours. Ce contenu se trouve exprimé avec clarté dans le Catéchisme de l’Église Catholique, auquel tout parcours de formation se doit de faire référence.
Le souci d’une catéchèse de qualité pose nécessairement la question de la formation des catéchistes. Ils sont très nombreux dans vos diocèses et leur rôle dans l’annonce de la foi est irremplaçable. Je vous demande de leur transmettre mes plus vifs encouragements. Le catéchiste doit être convenablement formé, non seulement intellectuellement – ce qui est absolument indispensable – mais aussi humainement et spirituellement pour que, en véritable témoin du Christ, son enseignement porte réellement du fruit. Peut-être chaque diocèse devrait-il se doter d’un Centre de formation qui leur soit destiné et qui pourrait être utile, de manière plus générale, à la formation permanente des laïcs ? En effet, le travail d’évangélisation auprès des fidèles est sans cesse à reprendre et à approfondir.
Cela est vrai également au sujet des familles, qui sont la « cellule vitale de la société et de l’Église » (Africae munus, n. 42) et qui se trouvent aujourd’hui très fragilisées. Je vous recommande – mais je sais que vous le faites déjà – de leur porter un soin très attentif ; elles ont besoin de vos orientations, de vos enseignements, de votre protection. Et, au sein de la famille, il importe que le rôle et la dignité de la femme soit valorisés, de manière à rendre un éloquent témoignage en faveur de l’Évangile. Il convient donc, en ce domaine, que « les comportements à l’intérieur de l’Église soient un modèle pour l’ensemble de la société » (Africae munus, n. 56).
Enfin, la fécondité et la solidité de l’évangélisation passe naturellement par la qualité du clergé. J’adresse à tous les prêtres mes plus affectueuses salutations. Certes, leur tâche est difficile, accomplie souvent dans des conditions de dénuement et de solitude. Afin de les soutenir dans leur mission, et pour que leur ministère auprès des fidèles soit fécond, il convient de soigner particulièrement la formation dans les séminaires. Je sais les investissements – en argent et en personnes – que cela représente pour un diocèse. Mais je vous recommande vivement d’agir de manière concertée pour désigner et former des professeurs stables et compétents. N’hésitez pas à vous investir personnellement, en visitant vous-mêmes les séminaires, en vous faisant proches des professeurs comme des séminaristes, afin de mieux connaître les richesses et les lacunes de la formation, pour renforcer les unes et remédier aux autres.
Quant à la formation permanente du clergé, au niveau diocésain afin que tous puissent y participer, il est certainement nécessaire de reprendre et de rappeler les exigences de la vie sacerdotale sous tous ses aspects – spirituel, intellectuel, moral, pastoral, liturgique… – comme aussi de susciter une fraternité sacerdotale sincère et enthousiaste.
Chers frères Évêques, l’Église au Tchad, malgré sa vitalité et son développement, est très minoritaire au milieu d’un peuple dont la majorité est musulmane et qui est encore en partie attaché à ses cultes traditionnels. Je vous encourage à faire en sorte que l’Église, qui est respectée et écoutée, garde toute la place qui lui revient dans la société tchadienne dont elle est devenu un élément structurant, même là où elle est minoritaire. Dans un tel contexte je ne peux que vous encourager à développer le dialogue interreligieux, comme l’avait très heureusement commencé le regretté Archevêque de N’Djaména, Mgr Mathias N’Gartéri Mayadi, qui avait beaucoup œuvré pour promouvoir la cohabitation entre les différentes communautés religieuses. Je pense que de telles initiatives sont à poursuivre afin de décourager le développement de la violence dont les chrétiens sont les victimes dans des pays voisins du vôtre. Par ailleurs il est très important de maintenir les bonnes relations qui se sont nouées avec les autorités civiles, et qui ont permis la récente signature d’un Accord-cadre entre le Saint-Siège et la République du Tchad qui, une fois ratifié, aidera beaucoup la mission de l’Église. Puissiez vous pleinement mettre en œuvre cet Accord, pour un plus grand rayonnement de l’Évangile !
Dans cette espérance, vous confiant tous, ainsi que les prêtres, les personnes consacrées, les catéchistes et tous les fidèles laïcs de vos diocèses à la protection de la Vierge Marie, Mère de l’Église, et à l’intercession de Saint Jean Paul II, je vous donne de tout cœur la Bénédiction apostolique.
Au Vatican, le 29 septembre 2014.
Communiqué de presse a l'occasion de la visite des Évêques du Tchad au Vatican
La Conférence Épiscopale du Tchad tient à informer les fidèles catholiques du Tchad et l'opinion nationale que les évêques du Tchad effectueront, à la demande du Pape François, une visite d'une semaine au Vatican. Cette visite appelé "visite ad Limina" s'inscrit dans la tradition de l'église et voudrait que tous les cinq ans, les évêques d'un pays se rendent à Rome pour rendre compte de la vie de leur Église au Saint Père. Pour les évêques du Tchad, la visite commencera du 29 septembre au 3 octobre 2014. Les évêques visiteront les dicastères dont ils dépendent pour leur mission et ils seront reçus le 2 octobre en audience par le Pape François.
C'est un moment important de la vie de l'Eglise Catholique au Tchad. Et pour cette occasion exceptionnelle, la Conférence Épiscopale du Tchad demande aux fidèles chretiens du Tchad d'accompagner ce temps de visite des évêques à Rome par la prière afin qu'elle produise des effets bénéfiques pour le bien de l'Eglise Catholique qui est au Tchad.
Abbé Gabriel Dobade
Secretaire Général de la Conférence Épiscopale du Tchad
Ensemble, rendons grâce a Dieu en construisant une Eglise comme lieu de prière, d’eucharistie et de rencontre avec Dieu.
Cher Bienfaiteur, Chère Bienfaitrice,
Le Vicariat de Chagoua II est érigé en Paroisse Sainte Famille de Dembé il y a plus de 12 ans. Depuis son érection, elle est en perpétuelle croissance aussi bien sur le plan spirituel, humain que matériel. Elle compte actuellement 12 Communautés Ecclésiales de Base (CEB), ainsi que de nombreux jeunes regroupés au sein de plusieurs Mouvements et Services (Scouts, Guides, Chorales etc.), et de nombreuses femmes regroupées en une Coordination très dynamique. La Paroisse compte actuellement près de 4.000 fidèles.
Depuis la création de cette Paroisse, les messes sont célébrées sous des abris de fortune constitués de hangar construits en tôles, grâce aux efforts financiers des paroissiens. Au cours des célébrations des messes, les chrétiens sont fortement perturbés par des intempéries : pluies avec orages ou tornades, vents secs accompagnés de poussières ou du froid, forte chaleur etc. Tous ces inconvénients incommodent et perturbent considérablement les fidèles, ce qui ne leur permet pas de se concentrer normalement pour bien prier ou pour une bonne écoute de la parole de Dieu.
C’est pourquoi, il s’est manifesté la volonté et la ferme conviction des fidèles de la Paroisse Sainte Famille de disposer d’une église digne de ce nom comme lieu de prière, de l’Eucharistie et de rencontre avec Dieu, à l’abri des intempéries et de toutes perturbations.
Pour ce faire, les paroissiens ont déployé des efforts financiers personnels appréciables comme contributions à la construction d’une église paroissiale digne de ce nom, dont le montant global est de 315 000 000 FCFA (480 000 Euro)
Etant donné que le projet de construction est suffisamment avancé et que les travaux ont déjà démarré, le Comité chargé de superviser la construction des infrastructures de la Paroisse Sainte Famille de Dembé, mis en place à cet effet, a pour mission de se rapprocher de bonnes volontés morales et physiques afin de solliciter leurs contributions et leurs appuis de toutes sortes: matériels, financiers, spirituels, en vue de la matérialisation des infrastructures de la Paroisse pour l’amour de Dieu et la concorde, et l’unité de ses enfants.
L’objet donc de notre démarche auprès de vous, en notre qualité de Comité chargé de superviser la construction des infrastructures de la Paroisse Sainte Famille de Dembé, est donc de solliciter votre appui financier ou matériel, afin de faire avancer les travaux de construction qui viennent de commencer.
Dans l’espoir que notre demande recevra un écho favorable de votre part, nous vous remercions d’avance, et vous prions d’agréer, cher bienfaiteur, chère bienfaitrice, l’assurance de notre considération distinguée.
Le Curé de la Paroisse et le Comité de Supervision
Contact : Paroisse : +235 22 53 33 92, Curé : +235 66 43 61 62
Le logo des JMJ 2016 à Cracovie dévoilé
Ça y est, le logo pour les JMJ 2016 de Cracovie nous a enfin été révélé !
Ce logo est en fait entouré de la forme du pays de la Pologne. En son centre, une croix représente Jésus-Christ qui est la figure essentielle au rassemblement de la jeunesse catholique mondiale. Le cercle jaune représente quant à lui Cracovie sur la carte polonaise mais pas seulement ; il représente aussi les jeunes. L'étincelle de la Miséricorde Divine s'écoule de la croix, sa forme et sa couleur se référant à la peinture 'Jésus j'ai confiance en toi'. Le logo est donc une représentation graphique des mots « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Matthieu 5:7) qui ont été choisis comme thème de la journée de 2016. Les couleurs utilisées dans le logo sont le bleu, le rouge et le jaune qui sont les couleurs officielles de Cracovie.
Noël 2013: la Première Dame fête avec les enfants
La Première Dame HINDA DEBY ITNO a offert cet après-midi l’arbre de Noël aux enfants. La cérémonie qui s’est déroulée à l’église 12 à Moursal En savoir plus
Message de Noël 2013 de la Conférence Episcopale du Tchad
(...) Depuis longtemps, le rôle de la femme tchadienne dans la famille est reconnu et apprécié. Elle joue un rôle irremplaçable dans l’éducation des enfants. Là où le père de famille est absent ou incapable de prendre ses responsabilités, c’est souvent la mère qui est prête à tous les sacrifices pour la survie de la famille. C’est elle qui se préoccupe le plus de l’éducation religieuse des enfants. En savoir plus
Décès de Monseigneur Mathias Ngartery Mayedi, Archevêque de N'Djaména
Ndjamena, 20 Novembre 2013
Monseigneur Mathias Ngartery Mayadi, Archevêque de N'Djaména au Tchad, est décédé après un accident vasculaire cérébral qui l'a alité depuis le 12 Novembre 2013. Quelques-unes de ses contributions les plus déterminantes sont l'instauration de la journée nationale de la paix par la prière interconfessionnelle du 28 Novembre depuis 2010, la restauration de la Cathédrale Notre Dame de la Paix de N'Djaména et la construction de la Basilique de N'Djaména. Pour le Président tchadien Idriss Itno Déby, Monseigneur Ngartery fut un homme de dialogue et de paix. En cette douloureuse circonstance, un deuil national de deux jours a été décrété au Tchad.
Moundou: ouverture du forum des jeunes
La rencontre ouverte ce jeudi 27 s’achève le 30 décembre prochain
Ils sont plus de 500 jeunes venus de l’Archidiocèse de N’Djaména, des diocèses de Sarh, Moundou, Doba, Goré, Laï et de Mongo pour prendre part à cette rencontre. Les jeunes d’autres confessions religieuses sont aussi invités et participent en ce moment à ce forum. De nombreux prêtres venus des paroisses de ces diocèses, les laïcs, les conseillers des paroisses et autres cadres de l’Eglise catholiques accompagnent les jeunes dans cette rencontre.
Ce forum devrait se tenir depuis plus de six mois mais a été remporté, car les moyens faisaient défaut. «Nous avons pu réunir le peu qu’il faut l’organisation de ce forum», confie un membre du comité d’organisation. Plusieurs thèmes sont à l’ordre du jour, dont la place de la jeunesse dans l’église et son pays, la question touchant la jeunesse, le développement économique, les violences faites aux femmes et aux enfants, la question de la justice et la paix sont autant des thèmes qui feront l’objet des discussions durant ce forum. Les pistes d’orientations des travaux ont été envoyées aux différentes délégations et cela fera l’objet des travaux en groupe et qui permettront de formuler les recommandations à la fin de la rencontre. Ces recommandations seront transmises aux Évêques.
Mgr Michel RUSSO de retour au bercail
(N'Djaména, 27 décembre 2012). Expulsé il y a plus de deux mois, Monseigneur Michel RUSSO, évêque du diocèse de Doba a été invité par le gouvernement tchadien à retourner au Tchad. C'était à travers un communiqué de presse rendu public, lundi, 24 décembre, qui a levé la mesure de son expulsion du territoire national. Il faut rappeler que l'évêque du diocèse de Doba a été expulsé le 12 octobre 2012, du Tchad par les autorités tchadiennes pour s'être « adonné à des activités incompatibles avec son statut ». C'était suite à son homélie du dimanche 7 octobre 2012, retransmise en direct à la radio associative La Voix du paysan, où il demandait à ce que les revenus issus des ressources naturelles puissent profiter à tous sans discrimination.
Soumis par Dokalyo Alphonse