Les messes

Lundi - 5.45 et 17.00

Mardi - 5.45 et 17.00

Mercredi 5.45

Jeudi - 5.45 et 17.00

Vendredi - 5.45 et 17.00

Samedi - 6.00 et 17.00

Dimanche - 7.00 et 9.00

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Construire une église

L’Eglise est la rencontre sur terre de Dieu et des hommes. La construction que l’on appelle communément « église » est l’endroit où cette rencontre a lieu plus spécifiquement dans la réunion de la communauté chrétienne pendant les célé­brations liturgiques. Cet espace est un espace privilégié.

Il a été consacré et est donc sacré. Il est séparé par ses murs et ses toits du monde profane qui l’entoure.

Selon la théologie chrétienne, l’église est une préfiguration de la Jérusalem Céleste, qui réunira le ciel et la terre à la fin du temps.

Mais étant donné qu’une église reste quand même une construction terrestre, elle est soumise aux lois naturelles, aux limites techniques, aux limites des hommes en organisation et financement. Ce sont les conditions qui ont déter­miné la construction des églises.

Ces conditions ont changé au cours des siècles et sont différentes pour chaque endroit. La construction de toute église s’est déroulée dans des conditions spéci­fiques. Chaque fois que nous arrivons devant une église nous pouvons nous poser la question essentielle, une question simple, qui se résume en un seul mot : « comment ? ».

Comment a-t-on construit cette église ? Avec quels moyens ? Comment a-t-on organisé le chantier ? Comment a-t-on financé ces projets énormes que sont les cathédrales gothiques ? Comment a-t-on monté une voûte à plus de quarante-huit mètres de hauteur ? Quels matériaux a-t-on utilisés et comment les a-t-on utilisés ?

Pour construire une grande abbatiale ou cathédrale, il est nécessaire que le tra­vail soit bien organisé. Pour l’époque romane, nous ne disposons pas de beau­coup de sources. Mais cela ne veut pas dire que la construction de l’abbatiale de Saint-Benoît (ou celle de Vézelay) n’était pas bien préparée car il est impos­sible de commencer la construction un peu par hasard en espérant que cela va aller. Au moment du creusement des fondations, les bâtisseurs devaient avoir une idée très concrète de l’édifice, de son plan, de la forme de ces piliers, de ces murs, de ces voûtes. Bien sûr, des changements au cours des travaux sont possibles, mais ils sont limités, si l’on ne veut pas procéder à une reconstruc­tion totale du gros œuvre.

La construction des églises voûtées demandait une organisation plus rationnelle du chantier. Cette organisation de chantier est davantage visible dans l’apparition des marques de tâcherons au cours du XIIIème siècle. Ces marques sont comme des paraphes de chaque tailleur de pierre, paraphes qui permet­taient d’attribuer chaque pierre à un maître et de le payer selon sa production personnelle.

Le choix des matériaux dépend souvent de ce qui est disponible dans la région. Dans les régions de plaines, où l’on ne trouve que peu de pierres, on a souvent employé des briques, dès le XIIème siècle, par exemple dans le Nord, la Flandre, les Pays ? Bas ou dans le Midi, en Albigeois ou dans la région Toulousaine. Dans les autres régions, on retrouve facilement les pierres sur place et on peut alors choisir la meilleure pour le meilleur endroit dans l’édifice. A Conques, par exemple, on a utilisé le grès rose et le calcaire ocre-jaune pour les éléments importants de la construction. Ce sont deux pierres de la région. Pour les murs, qui ne demandent pas une pierre de taille, on a utilisé le schiste que l’on retrouve en abondance sur le site même.

La révolution technique qui s’est passée vers 1200 est à la base de la construc­tion des chœurs de grandes cathédrales telles que celles de Beauvais et Tour­nai. La maîtrise et le développement des techniques, permettant la construction des églises les plus vastes et les plus lumineuses, sont accompagnés d’une systématisation de l’organisation du chantier. C’est au cours du XIIIème siècle, mais surtout au début du XIIIème siècle que les chantiers des grandes églises gothiques deviennent des véritables entreprises de bâtiment.

Parlons architecture ! Pour bien comprendre la construction d’un édifice, il faut bien l’analyser. Pour faire une bonne analyse, il est nécessaire d’avoir un vocabu­laire de base. Quelle est la différence entre un transept et un croisillon ? Une colonne engagée, est-ce la même chose qu’une demi-colonne ? Quelle est la dif­férence entre une tribune et un triforium ? Et tous ces arcs : l’arc doubleau, l’arc formeret, l’arc d’ogive, l’arc ogival, l’arc brisé, l’arc en tiers-point, que sont-ils ?

Nous avons choisi deux endroits, où nous pouvons parfaitement étudier et com­parer les différentes techniques employées par les artisans médiévaux : Beau­vais et Tournai. Le choix de Beauvais est tout à fait symbolique, car c’est là qu’en 1284, les grandes voûtes du chœur se sont écroulées. Les limites tech­niques de l’art gothique étaient dépassées. Les voûtes de Beauvais étaient les voûtes gothiques les plus hautes qui furent jamais construites. Les voûtes furent reconstruites au XIVème siècle à leur hauteur d’origine en doublant le nombre de supports, mais la cathédrale restait inachevée.

A Tournai, nous retrouvons dans sa cathédrale merveilleuse, une nef monumen­tale de l’époque romane, qui était d’origine charpentée. Dans le grand transept, en style de transition, on a essayé de monter des voûtes gothiques. Le grand Chœur, construit en dix ans, est en style gothique français. La cathédrale est bâtie en pierre de Tournai, en provenance des grandes carrières au bord de l’Escaut. L’utilisation de cette pierre a déterminé maintes fois les choix tech­niques dans la construction de cette cathédrale.

Enfin à Caen, nous pouvons admirer l’habilité des constructeurs normands. Ces constructeurs qui ont construit dès la fin du XIIème siècle des édifices monumen­taux de très grande qualité dans la fameuse pierre de Caen, qui fut même trans­portée en Angleterre pour servir à la construction des cathédrales.

Pour conclure ces quelques mots qui ne sont pas exhaustifs, ceci nous montre à la fois les développements révolutionnaires au cours des siècles médiévaux dans la construction, la différence importante, par exemple à Beauvais, entre la construction de l’église Notre-Dame du Bas-Œuvre (nef de l’ancienne cathédrale) et la cathédrale gothique Saint-Pierre inachevée. Ceci nous montre également que ces développements ont connu beaucoup d’étapes intermédiaires que l’on peut admirer à Notre-Dame de Tournai ou à Saint-Etienne et à la Sainte-Trinité de Caen.

Jeroen Westerman
CASAinfo n°51



A LIRE :
BECHMANN Roland, 1991, Villard de Honnecourt. la pensée technique au XIIIième siècle et sa communication, Paris [Picard].
ERLANDE-BRANDENBURG Alain, 1989, La cathédrale, Paris.
ERLANDE-BRANDENBURG Alain, 1989, Quand les cathédrales étaient peintes, Paris [Collection « Découverte Gallimard », n 180].
GILLE Bertrand, 1964, Les ingénieurs du Moyen Age et de la renaissance, Paris.
GIMPEL Jean, 1975, La révolution industrielle au Moyen Age, Paris [Le Seuil, collection « Points histoire »].

Noël 2013 : la Première Dame fête avec les enfants

Rappel et contexte :

Comme en 2010 à la Mosquée Roi Fayçal, en 2011 au Palais Présidentiel, en 2012 à la Cathédrale Notre Dame de la Paix, la Paroisse Sainte Famille de Dembé a eu, cette année encore, le privilège d’être retenue pour faire participer ses enfants à la cérémonie de partage du Gâteau de Noel 2013, organisé par son Excellence Madame Hinda Deby Itno, Première Dame du Tchad, cette fois-ci à l’Eglise Evangélique du Tchad N° 12, sise au Quartier Dembé. Cet honneur et ce privilège faits à la Paroisse sainte Famille de Dembé sont d’autant plus louables que contrairement aux années passées, le nombre d’enfants bénéficiaires de la générosité de la Première Dame a plus que doublé, passant de 20 à 50 enfants.

 

Organisation et participation :

Correctement habillés en tenues de ville, 50 enfants, filles et garçons, âgés de 5 à 12 ans,issus des familles modestes et sélectionnés dans les 13 Communautés que compte la Paroisse Sainte Famille, ont quitté la Paroisse ce jour Noel 2013 dans 2 cars, encadrés par Justine Kandjibeye, Responsable des Quêteuses et Pierre Nekaou Laoumaye, Responsable du Conseil pour les Affaires Economiques de la Paroisse, sont arrivés à l’Eglise  Evangélique N° 12 de Dembé. Accueillis par le Service du Protocole mis en place à cet effet, ces enfants ont pris place à coté des enfants Musulmans et Protestants, déjà installés sur des emplacements réservés par confession religieuse

 

Accueil et décor à l’Eglise N° 12 :

Nos enfants ont été fraternellement accueillis et installés sur l’emplacement qui leur est réservé à coté des enfants de la Paroisse de la Résurrection Sao de Moursal. Aussitôt installés, chaque enfant reçoit un panier de repas au menu varié (viande grillée, poulet, poisson, gâteau, fromage, sucrerie etc.. ).

 

L’autel qui sert aux Pasteurs pour le culte est transformé pour la circonstance en tribune officielle où ont pris place les personnalités officielles invitées (personnalités politiques et autorités ecclésiastiques). Sur une grande banderole indiquant l’objet de la cérémonie, on peut lire l’inscription suivante : « Arbre de Noel 2013, organisé par Son Excellence Hinda Deby Itno, Première Dame du Tchad aux enfants des 3 Confessions Religieuses à l’Eglise Evangélique du Tchad N°12 de N’Djamena ». En dehors de cette inscription, la grande salle de l’Eglise Evangélique N° 12 ne contient aucune autre décoration, si ce n’est une citation de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ selon Saint Mathieu : 28, 19 je cite : « Allez ! De toutes les nations, faites des disciples, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit ».

 

Déroulement des différents temps forts de la cérémonie :

A 14 H 50 : Arrivée de la Première Dame qui a été reçue par le Protocole d’Etat, ainsi que par les Membres du Gouvernement, les Conseillers du Premier Ministre et du Président de la République et les autorités ecclésiastiques, qui eux, étaient arrivés quelques instants plus tôt. Elle entre dans l’enceinte de l’Eglise sous les applaudissements nourris des enfants qui scandaient son nom.

 

A 15 H 00 :  Début de la Cérémonie qui commence par :

un chant d’accueil des enfants ;

Le mot d’accueil du cérémonial et la prière d’ouverture par un Pasteur;

Premier passage des enfants avec les chants, les récits et les récitations

 dans l’ordre suivant : Eglise N° 12, Conseil Supérieur des Affaires Islamiques, Eglise Catholique.

Distribution des cadeaux à tous les enfants des 3 Confessions

Religieuses invités à cette cérémonie. C’est le moment le plus attendu par les enfants. Des jouets/cadeaux ont été remis aux encadreurs de chaque groupe d’enfants pour faire la distribution aux intéressés. Ainsi, chacun des 50 enfants de la Paroisse sainte Famille de Dembé a reçu son cadeau.

Mot de Noel du Président du Bureau Général de l’Entente des Eglises

Evangéliques du Tchad (EET).

Deuxième passage des enfants avec les chants, les récits et les récitations

Cette fois, intervention des enfants de la Paroisse Sainte Famille qui ont chanté un chant de Noel et récité un passage de la lettre de Saint Paul aux Ephésiens.

Message de Noel de la Première Dame :

Après la distribution des cadeaux aux enfants, la Première Dame a adressé aux enfants le message de Noel qu’elle a préparé pour cette grande circonstance. De son message de Noel, je retiens 2 choses essentielles :

1.La Première Dame a loué l’œuvre accomplie par Monseigneur Mathias N’Gartéri, qu’elle a qualifié d’artisan de paix et initiateur du dialogue pour la paix, la concorde et l’entente entre tous les fils du Tchad. Elle a ensuite rappelé que c’est Mgr. Mathias N’Gartéri qui est à l’origine de l’institution de la journée du 28 Novembre de chaque année, comme journée de prière pour la paix et la cohabitation pacifique entre tous les enfants du Tchad, puis elle a souhaité que l’âme de Mathias repose en paix.

2.Dans son message aux enfants, la Première Dame les invite et les exhorte à être des enfants sages, obéissants envers leurs parents, et studieux à l’école pour devenir plus tard de bons citoyens de demain, car dit elle, parmi vous, peut sortir demain un Président de la République du Tchad.

Prière de remerciement : Après le message de Noel aux enfants, le Pasteur

N’Djérareou a fait une prière pour remercier Dieu pour cette occasion exceptionnelle qui réunit tous les enfants du Tchad.

Remise des cadeaux symbolique par la Première Dame à 12 enfants

 des 3 Confessions Religieuses dont 6 enfants protestants, 2 enfants Catholiques et 4 enfants musulmans. Cette remise des cadeaux est suivie du partage de gâteaux effectué par la Première Dame.

Puis, ce fut la photo de famille où la Première Dame entourée des enfants

a été filmée pour immortaliser la cérémonie de ce jour Noel 2013.

Mot de remerciement d’un enfant : Un enfant, au nom de tous les autres

enfants a remercié la Première Dame pour avoir organisé chaque année, la Journée de Noel pour le partage du gâteau de Noel et des cadeaux aux enfants sans discrimination d’aucune sorte. Alors qu’en RCA, au Soudan, ou en Syrie, les enfants font l’objet de discrimination religieuse, nous les enfants du Tchad, nous sommes bénis par Dieu qui nous rassemble dans la fraternité et sans discrimination religieuse. Pour finir, l’enfant orateur dit merci à Maman Hinda pour tous les cadeaux et le délicieux gâteau offert gracieusement aux enfants.

 

A 16 H 30 :  C’est la fin de la cérémonie, marquée par la prière et une bénédiction finale faite par le Pasteur Potifar, Secrétaire Général de l’EMET.

 

JUSTINE  KANDJIBEYE et PIERRE NEKAOU LAOUMAYE

Les Accompagnateurs

Message de Noël 2013 de la Conférence Episcopale du Tchad

MESSAGE   DE   NOËL  2013

DE  LA  CONFÉRENCE  ÉPISCOPALE  DU  TCHAD

 

Jean-Claude BOUCHARD, évêque de Pala, président de la CET

Michel RUSSO, évêque de Doba

DJITANGAR GOETBE Edmond, évêque de Sarh

Miguel SEBASTIAN, évêque de Laï

Rosario Pio RAMOLO, évêque de Goré

Joachim KOURALEYO TAROUNGA, évêque de Moundou

Henri COUDRAY, vicaire apostolique de Mongo

Abbé Alphonse KARAMBA, administrateur diocésain de N’Djamena

 

Quelle famille pour le Tchad ?

« Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, à la ville de David, qui s’appelle Bethléem – parce qu’il était de la maison et de la lignée de David – afin de se faire recenser avec Marie, son épouse, qui était enceinte. Or il advint comme ils étaient là, que les jours furent accomplis où elle devait enfanter. Elle enfanta son premier-né » (Lc 2, 4-7a).

Chers frères et sœurs dans le Christ, 
Hommes et femmes de bonne volonté !

Noël, fête de la famille

1. Par son incarnation, Jésus s’est inséré dans la famille humaine, il a sanctifié la famille de Nazareth et en a fait un modèle pour toutes les familles. Noël, la fête de la famille par excellence, nous offre l’opportunité de donner une fois encore un message de joie, de paix et d’espérance pour  toutes les familles du Tchad.  

Cette fête sera marquée cette année par le rappel à Dieu de Monseigneur Mathias NGARTERI MAYADI, Archevêque de N’Djaména et  membre éminent de notre Eglise Famille de Dieu qui est au Tchad. Que Dieu le Père l’accueille dans sa miséricorde. Il avait un souci particulier pour la pastorale familiale. Avec lui, nous avons retenu ce thème de la famille qui est  d’actualité pour l’Eglise et la société.

2. En effet, le thème de la famille sera abordé à la prochaine assemblée de l’Association des Conférences Episcopales de la Région Afrique Centrale (ACERAC) à Brazzaville en juillet 2014 et à la prochaine Assemblée extraordinaire du   Synode des Evêques convoquée par le Pape François pour le mois d’octobre 2014 à Rome.

En outre, la détérioration des valeurs  traditionnelles et les mutations provoquées par  une certaine  mondialisation nous conduisent à porter une attention particulière à la situation de la famille aujourd’hui.

 L’IMPORTANCE DE LA FAMILLE

3. La famille constitue la cellule de base de la société tout entière.  Elle tient une place primordiale où tout homme se développe et s’épanouit. La famille est reconnue comme le lieu idéal où toutes les  valeurs sont vécues.  

La famille, lieu où naît la vie

4. C’est dans la famille que jaillit la vie, se développent les enfants et se perfectionnent les parents. En Afrique, la famille tient une place importante. Elle est le lieu où se manifeste la vie en communauté. Elle est le lieu où émerge l’homme.  Celui qui n’a pas de famille est considéré comme un étranger, comme un esclave. On ne sait pas d’où il vient.

5. La famille chrétienne est le lieu privilégié où les enfants découvrent, grâce aux soins apportés par les parents, qu’ils sont précieux aux yeux de Dieu et qu’ils ont une mission importante dans l’Eglise et au cœur du monde. De cette réalité peut surgir du neuf pour le plus grand bien de toute la  société. 

La famille, lieu d’éducation

6. L’être humain est continuellement impliqué dans un processus de transformation qui s’accomplit dans l’éducation en famille.  La première école des valeurs est la famille. C’est pourquoi les parents sont de manière incontestable les premiers et principaux éducateurs de leurs enfants. C’est une responsabilité qui n’est pas choisie. Elle s’impose.  Aucun parent ne peut légitimement y renoncer ou en être déchargé.

7. C’est dans la famille que se transmettent les valeurs culturelles, morales et religieuses, ainsi que les comportements sociaux essentiels au développement, au bien-être de ses propres membres et de la société.

 Pour les chrétiens, la famille est le lieu privilégié  où la foi et les valeurs évangéliques sont transmises. C’est aussi dans les familles que la Bonne Nouvelle, reçue et vécue, permet aux membres de vivre un amour qui dépasse les peurs et de vivre l’espérance dans le monde.  

Le rôle de la femme tchadienne dans la famille

8. Depuis longtemps, le rôle de la femme tchadienne dans la famille est reconnu et apprécié. Elle joue un rôle  irremplaçable dans l’éducation des enfants. Là où le père de famille est absent ou  incapable de prendre ses responsabilités, c’est souvent la mère qui est prête à tous les sacrifices pour la survie de la famille. C’est elle qui se préoccupe le plus  de l’éducation religieuse des enfants.

CRISE DE LA FAMILLE AUJOURD’HUI

9. Cependant,  si dans l’ensemble  la famille est ainsi hautement reconnue et valorisée, il ne faut pas oublier qu’elle connaît aujourd’hui, en Afrique comme ailleurs, des blessures graves dues aux changements profonds dans tous les domaines de la vie humaine, qui remettent en cause les valeurs familiales.

10. Nous constatons de nos jours que la cellule familiale subit des assauts d’ordre de moral, matériel et psychologique. Elle est tiraillée entre modernité et tradition et ne trouve pas de cadre de référence.   Les besoins économiques poussent  à la prostitution, à l’infidélité et  au vagabondage sexuel qui détruisent  la famille et occasionnent la propagation du sida et de toutes sortes d’autres maladies.

11. La dot a perdu sa signification originelle.  Dans la société traditionnelle, elle avait une valeur symbolique et un caractère sacré. Elle constituait le symbole de l’alliance entre deux familles. Actuellement, la dot est devenue un lieu de spéculation dont le taux augmente selon l’offre et la demande. Dans certains milieux, la surenchère de la dot et des multiples cadeaux à distribuer à des membres de la famille occasionne des dépenses si grandes que certains jeunes, faute de moyens, renoncent tout simplement à se marier. 

12. Le mariage précoce continue à être un fléau. Des jeunes filles sont contraintes à être prématurément mères avec des conséquences graves sur leur santé physique et psychologique. La polygamie est source de division et de palabre dans les foyers dont les premières victimes sont les enfants. La question de l’héritage constitue  aussi  un objet de tensions permanentes. La famille chrétienne elle-même ne joue plus son rôle de transmission de la foi, du pardon, de la paix et de la réconciliation.

13. L’avènement d’une certaine culture moderne, qui fait de l’homme le centre et la référence de tout, a profondément destructuré la société africaine.  Les mœurs ont été ébranlées, le lien social déstabilisé. Il n’y a donc plus une instance unique régulatrice de l’ensemble social. Les Africains sont désormais écartelés entre les pouvoirs traditionnel, administratif et  religieux, aux valeurs multiples et parfois contradictoires. D’où le relativisme éthique qui détruit les individus habitués jusque là à un encadrement social avec des repères sûrs.

14. Dans le même sens,  trois formes de mariage juxtaposées se bousculent et  rivalisent : le mariage coutumier, le mariage civil et le mariage religieux. Il s’agit là d’une accumulation désastreuse que l’on tient à garder intacte comme si elle ne posait pas problème.

15. Sous l’influence  des moyens de communications sociales, l’Afrique elle aussi est confrontée à des changements de toutes sortes. La sexualité fait l’objet de réinterprétations qui se traduisent par des attitudes nouvelles, des comportements que l’on revendique et que l’on justifie comme allant de soi. Des situations sexuelles, autrefois jugées anormales, voudraient se voir reconnues, authentifiées et légalisées. La société elle-même, en mal de repère, cède devant ces pressions.

16. Au regard de ce tableau peu brillant de la situation actuelle, la famille ne peut qu’être menacée, attaquée dans ses fondements propres puisque certains effets néfastes de la mondialisation dénaturent l’amour et faussent les relations entre les personnes. Le mariage considéré comme l’union entre un homme et une femme est remis en cause, la maternité est dévaluée, l’avortement et le divorce sont banalisés. 

LA FAMILLE DANS LE PROJET DE DIEU

17. Dans le dessein de Dieu, la famille est une communauté de vie et d’amour. Elle est le lieu d’accueil de la vie et de son épanouissement. Fondée sur l’amour entre l’homme et la femme dans le mariage,  la famille devient le lieu où l’homme et la femme réalisent leur vocation à l’amour et à la communion. 

18. Dès le début, « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa ». Puis il les bénit et leur dit : « Soyez féconds, multipliez-vous » (Gn 1, 27- 28). La famille n’est pas une invention de l’homme, de la culture ou de quelque institution ; c’est une réalité voulue par Dieu tout comme la paternité et la maternité qui sont inscrites dans le projet d’amour de Dieu.  

19. Les prophètes se sont souvent servis du symbolisme du mariage et de la famille pour exprimer l’alliance entre Dieu et son peuple. Dieu aime son peuple malgré son infidélité comme ce fut le cas d’Osée et de sa femme infidèle (cf. Os 3, 1-5). Dieu se comporte envers Israël comme un père envers ses enfants en leur manifestant ses sentiments d’amour, de compassion, de pardon et de solidarité.

20. Dans le Nouveau Testament, le Christ utilise le symbolisme de la famille pour exprimer la Nouvelle Alliance éternelle qu’il a scellée entre Dieu et les hommes par son mystère pascal. Aussi, il se sert des images d’époux et d’épouse, de père et de mère, de frère et de sœur pour exprimer le mystère de la paternité de Dieu à l’égard de tous les hommes et la fraternité  universelle qui en découle.  

21. Le Christ a élevé au rang de sacrement le lien qui unit l’homme et la femme dans le mariage : « N’avez-vous pas lu que le Créateur, dès l’origine, les fit homme et femme ; et qu’il a dit : Ainsi donc l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne feront qu’une seule chair ? Ainsi, ils ne seront plus deux, mais une seule chair. Eh bien ! ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer » (Mt 19, 4-6).

22. Le mariage fonde la famille. Il est le signe de l’amour du Christ pour l’Eglise (cf. Eph 5, 25-32). Communauté de personnes unies dans leur différence, la famille s’enracine dans le mystère de la Trinité, c’est-à-dire dans  la communion d’amour et de vie qui unit le Père, le Fils et le Saint Esprit.

23. Pour cette raison, le Synode de 1994 s’est inspiré du modèle de la famille pour définir  en Afrique l’Eglise comme  Famille de Dieu ouverte à tous :  « Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère »  (Mc 3, 35).

QUELLE ACTION EN FAVEUR DE LA FAMILLE ?

24. Face à toutes ces menaces qui pèsent sur la famille, que faire ? « La famille a besoin d’être protégée et défendue, pour qu’elle rende à la société le service qu’elle attend d’elle, c'est-à-dire lui donner des hommes et des femmes capables d’édifier un tissu social de paix et d’harmonie » (Africae Munus, n° 43). A la suite de cet appel, nous exhortons toutes les couches sociales à prendre leurs responsabilités en faveur de la famille, don précieux de Dieu.

Aux gouvernants

25. Comme nous l’avons dit, la famille est la cellule vitale de toute société. C’est là où on apprend à vivre les valeurs humaines et sociales qui forment les citoyens dont le pays a besoin. Nous exhortons les gouvernants à pratiquer une politique familiale digne et cohérente qui valorise l’institution du mariage,  facilite la tâche des parents et protège les droits de l’enfant. Que les mesures adéquates qui sont  prises pour protéger les familles sur les plans sanitaire, social et juridique soient appliquées.  

L’Etat ne doit pas obliger les parents à souscrire à une politique  contraire aux valeurs familiales naturelles. Il doit plutôt défendre la famille contre toutes les idéologies qui la menacent et doit procurer aux parents toute l ’aide dont ils ont besoin pour garantir à leur progéniture les conditions normales de croissance et d’éducation.

26. Notre Constitution, dans son article 14, fait devoir à l’Etat de « veiller  à l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme et d’assurer la protection de ses droits dans tous les domaines de la vie privée et publique. » Nous croyons que l’adoption du Code de la famille et des personnes, qui tarde à voir le jour, serait un moyen de mettre en application cet article.

Aux parents

27.  Vous êtes les premiers et principaux éducateurs de vos enfants. Nous encourageons tous ceux d’entre vous qui, malgré la crise économique,  culturelle et sociale, croient à l’importance de la famille et se battent pour maintenir les valeurs qui l’édifient. Comme le dit le Pape François,  les époux chrétiens, sans être naïfs, ne doivent pas avoir peur « d’assumer leurs responsabilités devant Dieu et la société sans s’échapper, sans s’isoler, sans renoncer à la mission de fonder une famille et de mettre au monde des enfants. »  (Discours aux familles en pèlerinage à Rome en l’Année de la Foi,  26 octobre 2013).

28. Vous avez la grave obligation d’élever convenablement vos enfants en créant une atmosphère  qui favorise leur éducation intégrale. Il vous revient de les éduquer non seulement par des conseils et la transmission des valeurs mais aussi  et surtout par l’exemple de votre vie d’amour, d’unité, de dialogue et de la pratique de la prière en famille. Ayez assez de foi, de courage et d’espérance pour vaincre les difficultés et surmonter  votre égoïsme pour mieux assurer votre responsabilité de père et de mère.

 Aux jeunes et aux enfants

29. Vous les jeunes et les enfants, vous êtes la fierté de vos parents et leur espoir. Plusieurs parmi vous sont préoccupés pour leur avenir et font des efforts pour réussir dans leur projet de vie. Nous vous encourageons à vous battre sans perdre l’espérance. Pour être des hommes et des femmes dont la société et l’Eglise ont besoin, soyez assidus à la formation humaine, intellectuelle et spirituelle. Vous êtes confrontés à de multiples sollicitations telles que les idéologies nouvelles, les sectes, l’argent facile,  l’alcool,  la drogue, le sexe, etc.  Sachez discerner ce qui est bien en vous appuyant sur Jésus-Christ qui doit être au centre de votre vie. La prière, l’étude des Saintes Ecritures, la formation à la Doctrine Sociale de l’Eglise vous aideront à cultiver en vous l’aspiration vers la fraternité, la liberté, la justice et la paix (cf. Benoît XVI, Message pour la XXV° Journée Mondiale de la jeunesse,  n° 7). 

Aux agents pastoraux

30. Vous savez bien que la famille fait partie des priorités retenues dans nos projets pastoraux diocésains. Plusieurs d’entre vous en sont conscients et sont engagés à promouvoir la pastorale familiale. Nous vous exhortons à rappeler, sans vous lasser, la nature du mariage comme union entre un homme et une femme,  sa stabilité pour le bien de la famille, le respect de la vie et la nécessité d’une solide éducation des enfants. Car, le Christ, dans son enseignement, n’a pas négligé les droits et les devoirs des familles (cf. Mt 7, 9-11). Aussi, nous vous demandons d’intensifier la formation permanente des familles  et d’en assurer le suivi. 

Aux communautés ecclésiales de base et aux mouvements et associations chrétiens : nous vous exhortons à accompagner  et suivre les jeunes couples dans leur cheminement vers le mariage et à aider les familles en difficulté. Vous savez aussi que l’exigence de l’amour chrétien nous recommande d’avoir une attention particulière pour les membres faibles et souffrants de nos communautés. Soutenez les personnes âgées, les handicapés, les orphelins, les veuves par vos prières, votre affection et votre générosité. Qu’ils trouvent leur place dans la famille.

31. Nous invoquons la Sainte Famille de Nazareth : qu’elle  illumine et soutienne les familles désunies et défaillantes. Que Dieu le Père répande sa bénédiction sur les familles tchadiennes et toutes les familles du  monde.

Joyeux Noël et Heureuse année 2014 !

Les articles

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Comment un jeune est appelé à devenir prêtre ? Comment il est formé en vue de ce genre de vie ? Pourquoi un prêtre démissionne parfois et comment cela se passe-t-il ? Quelle est la vie du prêtre parmi nous et qu’est-il en droit d’attendre de nous ? La réflexion relative à l\'année sacerdotale organisée par la CVX du 03 au 06 mars à Béthel-Bakara

La Cathédrale Notre Dame de la Paix est un édifice dont l\'histoire est intimement liée à celle du Tchad, de la France libre et du monde. Aujourd\'hui, toute la population tchadienne se reconnaît dans la symbolique et dans le nom de la La Cathédrale Notre Dame de la Paix. Mais quelles sont les réalités de l\'histoire que cache cette bâtisse?

Le Carême est le temps de préparation à la fête de Pâques, cœur de la foi chrétienne, qui célèbre la résurrection du Christ. Préface de la messe du premier dimanche du Carême En jeûnant quarante jours au désert, il consacrait le temps du Carême. Lorsqu\'il déjouait les pièges du Tentateur, il nous apprenait à résister au péché, pour célébrer d\'un coeur pour le mystère pascal et parvenir à la fin à la Pâque éternelle.\

Les évêques du Tchad ont tenu leur Conférence habituelle au Centre BETHEL à BAKARA. Ils ont prié, médité et réfléchi sur la situation de l\'Eglise et du pays. Dans la mouvance du deuxième Synode des évêques pour l\'Afrique, ils ont adressé un message au peuple chrétien et aux hommes de bonne volonté centré justement sur le thème de la Réconciliation Justice et Paix. Nous vous invitons à découvrir cette adresse des évêques à l\'occasion de la fête de la naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ;

Monseigneur Edward BIALOGLOWSKI, évêque auxiliaire du diocèse de RZESZOW en Pologne a effectué une visite au Tchad du 05 au 12 novembre 2009.

Les décrets de nomination que l’Archevêque, Monseigneur Mathias NGARTERI vient de signer le 14 septembre 2009 en la fête de la Croix Glorieuse.