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MESSAGE DE NOËL 2009 « LAISSEZ-VOUS RÉCONCILIER »

Les évêques du Tchad ont tenu leur Conférence habituelle au Centre BETHEL à BAKARA. Ils ont prié, médité et réfléchi sur la situation de l\'Eglise et du pays. Dans la mouvance du deuxième Synode des évêques pour l\'Afrique, ils ont adressé un message au peuple chrétien et aux hommes de bonne volonté centré justement sur le thème de la Réconciliation Justice et Paix. Nous vous invitons à découvrir cette adresse des évêques à l\'occasion de la fête de la naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ;

MESSAGE DE NOËL 2009

DE LA CONFÉRENCE EPISCOPALE DU TCHAD

Jean-Claude BOUCHARD, évêque de Pala, Président de la CET
Matthias NGARTERI, archevêque de N’Djamena
Michel RUSSO, évêque de Doba
Edmond DJITANGAR, évêque de Sarh
Miguel SEBASTIAN, évêque de Laï
Rosario Pio RAMOLO, évêque de Goré
Joachim KOURALEYO, évêque de Moundou
Henri COUDRAY, vicaire apostolique de Mongo


Noël, célébration de la joie et de la paix.
1. « Nous vous en supplions, au nom du Christ laissez-vous réconcilier avec Dieu ! » (2 Co 5, 20). C’est l’appel vibrant que l’Apôtre Saint Paul lance aux Chrétiens de Corinthe. Cet appel à la réconciliation au nom de Dieu, nous l’adressons aujourd'hui au peuple tchadien en ce temps de Noël où nous célébrons la naissance de Jésus, celui qui nous a révélé le dessein d’amour de Dieu.

2. « Gloire à Dieu et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime » (Lc 2,14), chantent les anges pour accompagner le message qu'ils adressent aux bergers : « Aujourd'hui vous est né un sauveur » (Lc 2, 11). Ce message nous assure que Dieu continue de proposer sa paix et sa joie à tous les hommes de tous les temps. Le Tchad n'est pas en reste ; il est invité aussi à accueillir cet appel à la paix, à la joie et à l’espérance.

3. En examinant de près la vie de notre pays, nous nous rendons compte que c’est d’une vraie réconciliation dont notre peuple a besoin pour trouver la joie et la paix de Dieu que nous annonce la fête de Noël.

Regard sur l’histoire de notre pays
4. Notre pays est en train de se construire. Notre histoire récente nous apprend que le Tchad n'a connu que quelques années de calme après son indépendance. Il est entré rapidement dans un cycle de violences qui a débouché sur la guerre civile de février 1979. Nous avons failli cesser d'exister comme Etat. Depuis ce temps, des groupes ethniques ou régionaux se sont opposés violemment et régulièrement pour divers motifs.

5. Les changements successifs de régime n’ont pas atténué les affrontements intercommu-nautaires ni les rebellions armées, meurtrières et fratricides. Bien plus, des pratiques et des comportements inadmissibles pour un Etat de droit se sont installés chez nous : insécurité permanente, circulation anarchique des armes et violation des droits humains.

6. Les Tchadiens continuent de se mépriser et de se méfier les uns des autres ; certains en viennent à ne se désigner que selon leur ethnie ou leur région. Ils font semblant de travailler ensemble mais en réalité ils se rejettent et deviennent la proie facile des extrémismes de tous bords qui les utilisent et les opposent.

7. Pourtant, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, avec ou sans l’aide de médiateurs ou acteurs extérieurs au Tchad, nombre de dialogues et d’accords de réconciliation se sont succédés. Pourquoi alors la paix et la réconciliation ne sont-elles pas effectives dans notre pays ?

Les raisons des échecs de la réconciliation nationale
8. Il nous faut admettre que ces démarches de réconciliation sont restées l’œuvre d’élites politiques ou militaires ayant bien souvent agi à titre individuel, pour leur intérêt personnel ou tout au plus pour celui de leur ethnie. Certains acteurs, manipulés par des puissances extérieures, ne venaient à la table des négociations que pour le pouvoir, sans aucun projet de société à proposer ni à défendre.

9. Tous voulaient préserver leurs privilèges parfois mal acquis ou garantir la domination de leur région ou de leur groupe sur les autres, ou encore s’enrichir à leur tour. Alors, les problèmes de fond du pays et les valeurs républicaines ont été négligés : le respect de la laïcité, la nécessité de garantir l’alternance au pouvoir, la coexistence intercommunautaire, l’autorité de l’Etat, la garantie des droits et devoirs fondamentaux des citoyens, l'égalité devant la loi, la supériorité de la loi sur les coutumes particulières...

10. La non-application des termes des accords n’a fait que manifester un manque évident de volonté réelle de réconciliation. Dans l’ensemble, ils n’ont pas porté les fruits escomptés, ni apporté la paix aux Tchadiens, car ils étaient faussés dès le départ.

11. Le flux d'argent engendré par l'exploita-tion du pétrole, loin de résoudre nos problèmes de développement, a provoqué la corruption, le favo-ritisme et les détournements de fonds publics en toute impunité.

12. Dans cette situation, sur quelles valeurs allons-nous fonder la construction d'une société fraternelle, juste et solidaire pour offrir à nos enfants un cadre de vie plus épanouissant ?

Les conditions d’une véritable réconciliation nationale
13. La situation géographique centrale du Tchad et ses affinités culturelles et religieuses avec les pays voisins sont des atouts que nous pouvons exploiter bien mieux que dans le passé pour favoriser une intégration régionale profitable à toutes les populations du pays sans exclusion.

14. Pour cela, que la rébellion armée cesse d'être un moyen de prise de pouvoir politique ou un fonds de commerce. Mais aussi, que l'Etat garantisse les cadres d'expression libre des mécontentements sans recours aux armes. Il ne manque pourtant pas au Tchad des hommes courageux et suffisamment intègres tels que les Sud-africains Nelson Mandela, Frédérik De Klerk et Desmond Tutu, pour ne citer que ceux là.

15. Ce sont des leaders qui ont su convaincre les plus extrémistes de leur propre groupe pour les amener à adhérer au processus de réconcilia-tion nationale. Parce qu’ils ont eu le souci de rechercher la vérité et ont été prêts à demander et à accorder le pardon, ils ont réussi dans leurs efforts pour la réconciliation. Si le processus a abouti, c’est aussi dû au fait que, dès le départ, des règles claires ont été édictées, notamment le principe de la réparation.

16. Ces règles valent aussi pour nous, au niveau des régions, des communautés ethniques ou religieuses et des familles en conflit. C’est à tous les niveaux que les efforts doivent se conjuguer dans la vérité, afin que naissent dans les cœurs et prennent corps dans les comportements, les valeurs de paix, de justice et d’amour.

Les domaines d’action
17. Dans la dynamique de recherche de paix, de justice et de réconciliation au Tchad, il nous faut considérer trois principaux domaines d'action : le politique, le social et le religieux.

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