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MESSAGE DE NOËL 2009 « LAISSEZ-VOUS RÉCONCILIER »

Les évêques du Tchad ont tenu leur Conférence habituelle au Centre BETHEL à BAKARA. Ils ont prié, médité et réfléchi sur la situation de l\'Eglise et du pays. Dans la mouvance du deuxième Synode des évêques pour l\'Afrique, ils ont adressé un message au peuple chrétien et aux hommes de bonne volonté centré justement sur le thème de la Réconciliation Justice et Paix. Nous vous invitons à découvrir cette adresse des évêques à l\'occasion de la fête de la naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ;

18. La politique est l’art de gérer la cité, de chercher ensemble le bien commun à partir des règles communes adoptées par tout le monde. Dans ce sens, le rôle des hommes politiques est primordial. Nous attendons d’eux qu’ils donnent un exemple d’amour de la patrie et du peuple. Il leur revient de faire en sorte que tous les Tchadiens se reconnaissent comme égaux en droits, en devoirs et en dignité, même s’ils demeurent des adversaires politiques.

19. Au niveau social, il nous faut sortir du piège de l’ethnicisme et du régionalisme. Par la Commission nationale Justice et Paix, nous avons adressé au ministre de la Justice une lettre sur le phénomène de la dia où nous avons écrit ceci : « La pratique la plus dangereuse entre toutes est celle de la dia qui sert de système de gestion de multiples crimes et cela en dehors de sa zone d’expression et dans les communautés qui ont leur propres modes de gestion des conflits. Cette hégémonie se fait malheureusement au détriment des lois de la République, entraînant la perte de confiance des citoyens à l’égard des institutions de l’Etat, notamment les institutions judiciaires ».
Ne pas imposer cette coutume là où elle n’a pas lieu d’être permettra d’éviter beaucoup de conflits sociaux.
De même, les traitements discriminatoires dans l’accès aux richesses, aux postes de responsabilité et aux bourses d’études sont des sources de mécontentement qu’il s’agit d’éliminer.

20. Au niveau religieux, il est important que tous les croyants se rappellent que toute religion a pour origine Dieu, son objet est Dieu et sa finalité est la rencontre de l’homme avec Dieu. Et comme nul n’est croyant tout seul, la religion facilite la rencontre des hommes entre eux, créant ainsi une vie fondée sur la confiance en Dieu et la confian-ce entre ceux qui se reconnaissent créatures de Dieu. De même que chacun va à la rencontre de ce Dieu et le connaît selon des modalités différen-tes, de même chacun doit respecter la démarche des autres qui l'adorent différemment.

21. Nos craintes et nos méfiances mutuelles nous poussent à développer une agressivité qui n'a aucun fondement religieux. Une meilleure connaissance réciproque nous aidera à nous apprécier et à nous accepter. Chrétiens, catholi-ques ou protestants, et musulmans, nous croyons en Dieu et aux grandes valeurs que sont la justice, l’amour, la paix, la réconciliation. Nous pouvons nous unir autour de ces valeurs communes, en respectant ce que nous sommes, pour bâtir un pays où il fera bon vivre.

La mission de réconciliation, de justice et de paix.
22. C’est tous les hommes que, par sa mort, sa résurrection et le don de l’Esprit-Saint, notre Sei-gneur Jésus a réconciliés avec Dieu et entre eux (cf. 2 Co 5, 18). Il a constitué ses disciples en Eglise, et il les a envoyés dans le monde entier pour continuer la même mission, à savoir « rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11, 52). C’est cette même mission que l'Eglise est encore aujourd’hui chargée d’accomplir et dont le 2ème Synode des évêques pour l’Afrique vient nous rappeler l’importance pour notre continent et notre pays.

23. Pour réaliser cette mission de réconcilia-tion, de justice et de paix, l'Eglise-Famille de Dieu doit prendre conscience de son identité, l'exprimer avec fierté, et chercher à vivre dans la vérité et la fidélité au Christ-Serviteur.

24. Les sacrements, et en particulier ceux de l'Eucharistie et de la Réconciliation, constituent la source inépuisable de forces pour bâtir l'Eglise-Famille de Dieu réconciliée avec elle-même pour rester fidèle à sa mission. « Par le sang de sa croix, le Christ, Premier-né d’entre les morts, nous a réconciliés avec Dieu ». (Col 1, 15-20). Ainsi, baptisés dans la mort et la résurrection du Christ, réconciliés avec Dieu, nous sommes aussi unis entre nous par le sang du Christ dans une large fraternité dont il est l’aîné et dont les liens dépassent infiniment les liens naturels de parenté. C’est pourquoi, au-delà de la communauté chré-tienne, l’Eglise a le devoir d’interpeller les consciences en dénonçant la culture de la haine, de la violence et des injustices qui sont les sources du mal dans le monde.

L’Eglise, lieu du vécu de la réconciliation
25. L’Eglise est dans le monde un lieu de ré-conciliation et de paix où des hommes d’origines et de cultures différentes sont invités à vivre, de façon exemplaire, des relations fraternelles. Elle offre à ses membres un cadre favorable à la réconciliation entre eux et avec les autres.

26. Nous exhortons les pasteurs de notre Eglise à donner l’exemple et à faire en sorte que leur enseignement ait un impact réel sur la vie de leurs fidèles. Qu’ils veillent aussi à ce que la catéchèse permette aux fidèles de mieux comprendre la nature spécifique de l’Eglise et des sacrements qui la construisent et qui la font vivre.

27. Ainsi, l'Eucharistie est l'occasion d'envoyer chaque participant avec une mission particulière de réconciliation et de guérison, de justice et de paix pour son entourage. De même la célébration du sacrement de Réconciliation doit manifester sa double dimension personnelle et communautaire.

28. Le chrétien qui a fait l’expérience personnelle du pardon peut à son tour devenir artisan de réconciliation dans sa communauté et dans son milieu de travail. (cf. Mt 5, 21). De même, seules les communautés réconciliées à l’intérieur peuvent accueillir ou proposer la réconciliation avec les autres (cf. Mt 18, 15-18).

L’Eglise comme facilitateur entre les communautés humaines et groupes en conflit.
29. Fidèles chrétiens, « Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5, 13-14), comme le Synode l’a rappelé.
Votre témoignage et vos engagements doivent transformer vos milieux de vie. Il vous revient, fidèles laïcs, hommes, femmes, adultes ou jeunes, chacun en ce qui le concerne, de prendre conscience de votre rôle dans la renais-sance de l’Afrique et du Tchad. Ceux en parti-culier qui ont un niveau de responsabilité dans l’Eglise ou dans la société, ont l’obligation d’avoir une culture religieuse adéquate et une conduite conséquente. Car « nous sommes en ambassade pour le Christ » (2 Co 5, 20a).

30. Les communautés chrétiennes, les CEB, sont les fondements et les moyens pour vivre la fraternité des enfants de Dieu. Elles doivent constituer des ponts pour assurer la cohésion sociale entre les différentes communautés humaines, quelles que soient les blessures du passé. Qu’elles s’impliquent davantage dans toutes les démarches de réconciliation ou de recherche de la paix dans les conflits intercom-munautaires. Elles contribueront ainsi à éclairer le bon chemin aux hommes politiques.

31. Jeunes, l’expérience vécue au Forum National des Jeunes vous a permis de comprendre que l’acceptation de l’autre et l’intégration entre vous au nom du Christ sont possibles. Vous avez prouvé ainsi que vous êtes capables de vous réconcilier pour bâtir ensemble un Tchad nouveau où seront bannis les préjugés, les barrières ethni-ques, claniques ou religieuses. Nous demandons aux éducateurs et aux formateurs de nos paroisses d’appuyer vos initiatives dans ce sens. Pour les plus jeunes, que les mamans chrétiennes conti-nuent à bien remplir leur rôle de premières éducatrices aux valeurs de la vie et de la foi.

32. L'Eglise, par les Commissions Justice et Paix, apporte sa contribution pour l'éducation civique et morale de notre société. Les Commis-sions Justice et Paix travaillent en collaboration avec les institutions de la société civile et de l'Etat pour la promotion des droits humains. Que les fidèles y adhérent et accueillent favorablement toutes leurs initiatives en faveur de la réconciliation, de la justice et de la paix : journée nationale de la cohabitation pacifique, entente éleveurs/agricul-teurs, journée mondiale de prière pour la paix, etc.
33. Nos radios diocésaines ont été créées pour éduquer aux valeurs humaines et évangéliques et promouvoir une culture de justice et de paix. Nous demandons à nos communicateurs d’être professionnels, compétents et solidement enraci-nés dans la foi. Nous exhortons aussi tous les fidèles et tous les hommes de bonne volonté à les encourager à travailler dans cet esprit.

Appel
34. A travers le Synode des évêques pour l’Afrique, nous avons pris conscience que la réconciliation est une œuvre commune à accomplir avec d’autres pour le bien du pays. En conséquence, nous évêques du Tchad, invitons tous les leaders religieux à s'impliquer honnêtement dans la recherche des voies et moyens qui favorisent la réconciliation, et à s’assurer que l’espace du débat républicain ne soit pas confondu avec l’espace du débat religieux.

35. Notre tâche principale est de travailler à l’édification de la foi des fidèles afin qu’ils expérimentent déjà, dès ici-bas, la bonté de Dieu et parviennent à la félicité des élus. Pour faciliter le dialogue, nous proposons qu’un cadre indépen-dant de concertation soit créé. Nous pourrons alors cultiver les valeurs humaines fondamentales inhérentes à la vie sociale : la justice et la liberté, la fraternité et la solidarité, la recherche du bien pour soi et pour les autres, l'amour de ce qui est noble, beau et bien, la promotion de l'excellence, l'amour du travail bien fait et épanouissant, le respect de la parole donnée, le respect du bien d'autrui et du bien commun, le souci de la bonne réputation du pays, etc.

36. Dans cette recherche de réconciliation, de justice et de paix, la règle d’or, pour nous, reste cette parole du Christ : « Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux » (Mt 7, 12). Puisse la célébration de la naissance du Christ Jésus raviver en nous l’engagement à le suivre pour être sel et lumière en vue d’un Tchad réconcilié et pacifique. Que notre Dame de la Paix nous soutienne dans toutes nos démarches de réconci-liation et de recherche de paix.

Joyeux Noël à tous !

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